La révolution numérique en marche

Le Sénégal a très tôt saisi les opportunités d’un secteur actuellement en train révolutionner le monde : le numérique.

Photo : Le Sénégal est devenu une destination de choix pour l’externalisation de la relation clients et de services informatiques.

Numérique, TIC, télé services, le Sénégal a de grandes ambitions. Fidèle à son rôle de phare de l’Afrique, il s’est rapidement donné les moyens de les réaliser. Les projets actuellement en cours de réalisation sont énormes, à la mesure du rôle qu’ils sont appelés à jouer dans la transformation du pays. Au fur et à mesure qu’ils se dessinent, on verra nombre des activités de ce secteur clé, actuellement focalisées sur la capitale, glisser vers Diamniadio et la Diamniadio Valley qui accueillera le pôle fédérateur par excellence : la future « Ville Numérique ».

La ville numérique de Diamniadio entre dans le cadre du programme Parc des technologies numériques (PTN), une composante du Plan Sénégal émergent (PSE). Érigée sur une superficie de 25 hectares, elle sera dotée de centres d’hébergements de données et de formation, ainsi que d’infrastructures télécoms modernes.

Un secteur vibrant en pleine mutation

Le Sénégal se positionne comme un leader en Afrique, en matière de TIC. Au cours de la période 2006-2010, le pays a pu réduire progressivement la fracture numérique, grâce à un réseau numérisé à 100 %, une extension de la couverture du territoire par les différents réseaux de télécommunication que sont Orange Sénégal, Tigo et Expresso.

Les entreprises, l’administration et la société se sont approprié les technologies d’une manière fulgurante. L’introduction des TIC dans le système éducatif a permis de familiariser très tôt et assez aisément les populations à l’usage de ses outils.

Le secteur de l’économie numérique est essentiellement porté par le secteur privé, national et international. Plus de 300 PME sont actives, à tous niveaux, dans les Technologies de l’Information et de la Communication. Elles fournissent les services dont l’économie locale a besoin mais la nouveauté réside dans la place grandissante qu’occupe le Sénégal à l’international, dans les services informatiques et téléphoniques. Le pays est devenu depuis une dizaine d’années une destination de choix pour l’externalisation de la relation client et des services informatiques à valeur ajoutée. Sa notoriété ne cesse de grandir dans le monde pour différents types de services qui représentent les grandes opportunités de la filière. Parmi elles: le Business Process Outsourcing (BPO), qui est une forme d’externalisation des processus métiers d’une entreprise (relation client, télé saisie, traitement de données, etc.).

Dans les premières places aussi l’Ingénierie informatique (tierce maintenance applicative, intégration de systèmes, développement d’applications spécifiques, Mobile banking…) ainsi que les centres de contact (Télémarketing, Hotline, Support technique à distance…).

La prolifération des SSII, call centers, sites et portails sénégalais, traduit l’expansion des TIC au Sénégal. Cette opportunité n’a pas laissé indifférent les grands groupes tels que Nokia, Microsoft, Hewlett Packard, ou encore Ericsson… Aussi, Dakar abrite depuis 2009, le seul bureau permanent de Google en Afrique francophone.

Un réseau de télécommunications 100% numérisé

  • 6000 kilomètres de fibre optique ;
  • 12,4 gb/s de bande passante internet ;
  • 3G partout sur tout le territoire et 4G imminente ;
  • Câble ACE de 17000 kilomètres avec point d’atterrissage à Dakar.

Perspectives à l’horizon 2025

  • Mise en place de la « Ville Numérique » du Sénégal.
  • Mise en oeuvre du haut débit.
  • Finalisation de la transition numérique.
  • Mise en place du centre BPO, d’unités de montage de terminaux numériques, de Digipoles, de points d’échanges internet et d’espaces numériques (cyber cases).

Opérateurs de télécommunications et fournisseurs internet

  • Les trois opérateurs titulaires d’une licence globale :
    • Sonatel (Orange) du groupe France Télécom ;
    • Sentel GMS (Tigo) du groupe Millicom international ;
    • Sudatel (Expresso) de l’opérateur soudanais Sudatel.
  • L’opérateur titulaire d’une licence de service universel des télécommunications (consortium du Service Universel SA CSU).
  • Les deux fournisseurs de services internet (Orange, Arc informatique).
Focus

Diamniadio : le choix d’Atos

Parmi les groupes mondiaux attirés par les perspectives de ce que l’on appelle désormais la diamniadio valley, le groupe français Atos.

atos

Dès janvier 2015, Thierry Breton, PDG d’Atos — ancien ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie dans le 3e gouvernement de Jean- Pierre Raffarin sous la présidence de Jacques Chirac — annonçait que le groupe français spécialiste mondial des services informatiques (conseil, gestion et intégration de systèmes) comptait installer une plateforme numérique dans le projet de ville numérique de Diamniadio qui fera du Sénégal « une destination privilégiée de l’innovation et de la recherche » dans le domaine des TIC. Cette installation devrait générer un millier d’emplois d’ici à trois ans.

« Le Sénégal devrait prendre le leadership sur cette réflexion pour mettre en place une Afrique numérique. » – Tierry Breton, PDG Atos.

Déjà présent au Sénégal, notamment à travers l’entreprise Bull qui fait partie du groupe, Atos souhaite développer une plateforme numérique pour offrir aux ingénieurs sénégalais la possibilité de travailler dans le développement de logiciels pour de grands programmes mondiaux.

Interrogé sur les éléments qui motivaient cette importante décision du groupe, Thierry Breton mettait en avant le réalisme et l’énergie avec laquelle les pouvoirs publics mettent sur pied et font vivre les politiques du Plan Sénégal Émergent.

Les conditions indispensables à l’essor des TIC, réunies au Sénégal

Parmi elles, il relevait les trois conditions indispensables à l’essor des TIC, conditions réalisées au Sénégal, à savoir : les formations à délivrer dans les secteurs à forts gisements d’emploi et à forte valeur ajoutée du numérique, la qualité des réseaux numériques qui doit faire l’objet d’un processus d’amélioration continu et l’environnement juridique et fiscal. Ce à quoi il ajoutait que, dans ce contexte : « il est également important de dépasser le cadre national dans la mesure où lorsqu’on parle de numérique, cloud, Big Data, cela implique un groupe de pays qui partagent la même vision notamment en termes de régulation, de protection des données, et je pense que le Sénégal devrait prendre le leadership sur cette réflexion pour mettre en place une Afrique numérique. »