Un potentiel agricole exceptionnel

Avec 9 milliards d’êtres humains prévus sur notre planète à l’horizon 2050, contre 7 milliards aujourd’hui, l’alimentation sera un des plus grands défis du XXIe siècle. l’agriculture doit permettre de le relever, car les terres arables en quantité suffisantes existent, notamment en Afrique.

Photo : D’abondantes ressources en terres et en eau offrent une foule d’opportunités d’investissement.

Sur un continent qui abritera le quart de la population mondiale à cet horizon 2050, certains pays cumulent les atouts. C’est le cas du Sénégal : près de 4 millions d’hectares, 19 % de la superficie du pays, diversement répartis et dont seuls 65 % (soit 2,5 millions d’hectares), sont mis en valeur actuellement. Le fait de disposer en quantité d’une terre arable qui sera de plus en plus recherchée dans le monde représente une grande chance à moyen terme. Opportunité renforcée par un double avantage actuel : un climat doux favorable aux cultures de contre saison et une réelle proximité des grands marchés européens.

En résumé, grâce à ses abondantes ressources en terres et en eau (35 milliards de m3) largement sous-utilisées, au coeur de bassins de consommateurs en croissance et à 5 heures d’avion des grandes capitales européennes, l’agriculture sénégalaise offre d’exceptionnelles opportunités d’investissements. S’appuyant sur ce potentiel, le pays s’est lancé depuis plusieurs années dans une importante politique de diversification qui, sans oublier l’agriculture familiale, porte sur une restructuration de la filière arachidière ainsi que le développement et la promotion des cultures d’exportation.

Les réussites des filières porteuses

La compétitivité de l’agriculture sénégalaise s’appuie sur les filières porteuses, aussi bien en substitution d’importations (arachide, riz…) que pour l’exportation, notamment à destination du marché européen (cultures de contre-saison, fruits tropicaux, fleurs coupées et feuillage décoratif…). Certains produits connaissent de belles réussites à l’international. C’est le cas du maïs doux, devenu un des principaux produits d’exportation avec la tomate-cerise, ainsi que le melon. Tous connaissent une croissance exponentielle, avec une fenêtre de commercialisation de plus en plus longue. De leur côté, les fleurs coupées et les feuillages décoratifs constituent une gamme de produits d’exportation prisés pour le moment sousexploités.

Des opportunités d’investissement avérées existent aussi pour les investisseurs privés dans la modernisation des pratiques agricoles et les réalisations de périmètres aménagés, de forages, d’installations post-récolte, de chaînes de froid, d’infrastructures logistiques et de commercialisation. Tous investissements structurants soutenus par l’État et les bailleurs de fonds, notamment les partenaires au développement. Cette politique concourt à une modernisation dont les effets sont désormais sensibles. On note ainsi une diversification de la production et des marchés qui a permis au Sénégal d’augmenter régulièrement ses exportations du secteur depuis 2006 et à « l’origine Sénégal » de prendre une place régulière, désormais reconnue sur les marchés d’exportation. Le volume des exportations de contre-saison vers l’Europe dépassait les 48 000 tonnes, tous produits confondus pour la campagne 2011-2012, soit une progression de l’origine Sénégal de 11 % d’une année sur l’autre.

Le Sénégal pays d’élevage

Avec 15 millions de têtes de bétail, dont près du quart de bovins, 41 % d’ovins et 35 % de caprins, l’élevage est l’une des principales activités des populations rurales. Le secteur occupe près de 3 millions de personnes. Dans un contexte où les besoins croissent et se diversifient, les politiques mises en oeuvre par l’État traduisent l’engagement à faire de l’élevage un moteur de croissance économique.

La montée en puissance, sur tout le continent, de classes moyennes dont les habitudes alimentaires évoluent, faisant une plus large part aux protéines animales confirme le bien-fondé de cette politique qui permettra aussi de diversifier les exportations, avec des produits tels les cuirs et peaux, mais aussi la charcuterie ou le miel. Le Sénégal dispose d’un cheptel ruminant constitué de races adaptées aux conditions d’élevage tant traditionnel que moderne. Il bénéficie d’une situation zoo sanitaire favorable, sans peste bovine ni grippe aviaire et d’un bon maillage du pays par les services vétérinaires, avec la présence d’institutions de formation et de recherche.

Agriculture : Les atouts qui font la différence.

  • Plusieurs types de sols adaptés aux cultures céréalières, maraîchères et horticoles ;
  • Un potentiel hydrique important ;
  • Une bonne expérience de production ;
  • Des infrastructures structurantes en cours de réalisation, essentiellement dans les zones nord et sud (aménagements hydro-agricoles, installations d’unités de transformation du riz paddy, de stockage et de conditionnement de produits agricoles etc.) ;
  • Une origine « Sénégal » de plus en plus prisée ;
  • Le tout à 5 heures des grands marchés européens.
Focus

Investissements : Quelques grandes opportunité

  • Riz : une demande en forte hausse. Une consommation importante (plus de 70 kg par habitant/an) obligeant à l’importation de plus de 400 000 tonnes par an. Production en croissance dans la vallée (moyenne et basse) du fleuve Sénégal.
  • Filière « horticole » : fruits et légumes de contre-saison (asperges, haricots verts, melons, tomates cerise, petits pois, herbes aromatiques, maïs doux, poivron…), fleurs coupées, fruits tropicaux (mangue, papaye, banane…), patates douces, citrons, gombos, oignons (en substitution à l’importation).
  • Transformation et suivi de la filière : infrastructures post-récolte, transformation agroalimentaire, conditionnement et emballages, logistique du froid et conservation.

Acquisition de terrains

Au Sénégal, l’accès à la terre pour ce qui concerne les activités agricoles, prévoit deux régimes distincts dont le premier constitue un préalable au second.

  • Affectation d’un terrain à usage agricole.. Le statut est gratuit et n’entraîne aucun loyer, une fois obtenu, l’occupation est garantie tant et aussi longtemps qu’une activité agricole est pratiquée. En cas d’absence d’activité le statut peut être révoqué. Il s’agit d’une première étape incontournable pour l’attribution d’une terre. C’est donc un préalable à une éventuelle « régularisation par voie de bail ».
  • Régularisation par voie de bail (emphytéotique). La régularisation par voie de bail transforme le statut « affectation d’un terrain à usage agricole » en bail emphytéotique. La durée minimale est de vingt ans, prolongeable sur trente ans et renouvelable jusqu’à cinquante ans.

Les réalités de 2015

  • Terres arables : 3,8 millions d’ha. 2,5 millions d’ha. emblavés en moyenne par an.
  • Climat : soudano sahélien permettant trois saisons de culture (hivernage, contre saison sèche, contre saison des pluies).
  • Pluviométrie : nord, environ 300 mm/an; centre, environ 600-800 mm/an; sud-est, environ 1 200 mm/an.
  • Ressources en eau : 35 milliards de m3.
  • Eaux de surface : 31 milliards de m3.
  • Eaux souterraines : 4 milliards de m3.
  • Potentiel irrigable : 350 000 hectares, dont seulement 130 000 hectares sont aménagés.
  • Cultures majeures : riz, mil, maïs, sorgho, arachide, oignon, tomate, pomme de terre, haricot, patate douce, melon, mangue, banane.
  • Type d’agriculture : agriculture familiale (environ 90 % d’exploitations familiales), agrobusiness/agriculture industrielle (investissements nationaux et internationaux).

Perspectives pour 2018

  • Riz : atteindre l’autosuffisance en produisant 1 600 000 tonnes de riz paddy avec une contribution plus équilibrée de la Vallée du Fleuve et des zones pluviales du sud.
  • Oignon : atteindre l’autosuffisance avec une production de 265000 tonnes par la régénération des semences et la création de systèmes de stockage.
  • Arachide : une production de 1 000 000 de tonnes en augmentant le rendement moyen, en accélérant la reconstruction du capital semencier certifié et en intensifiant la mécanisation.
  • Fruits et légumes de contre saison : atteindre, avec une croissance autour de 10 % par an, un volume d’exportations vers l’Europe de 157 500 tonnes.

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