La deuxième économie de l’UEMOA

Le Sénégal, avec 13 508 517 habitants et un PIB de 15,2 milliards de dollars (chiffres de 2013), est la deuxième économie de l’UEMOA (Union économique et monétaire Ouest-Africaine) et la quatrième de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

Grâce à des réformes structurelles de grande ampleur, le Sénégal, qui représente 1,24 % de l’ensemble de la population africaine et 0,64 % de sa superficie, a réussi à se hisser au niveau des grandes puissances sous régionales, composant ainsi avec les grands exportateurs de pétrole et de cacao.

L’économie sénégalaise repose sur l’agriculture, la pêche (12,3 % de ses recettes d’exportation), les services, dont les télécoms et le tourisme, qui est le deuxième pourvoyeur de devises après la pêche. Le pays, qui ne fait pas partie des grands exportateurs miniers, n’a pas bénéficié du boom économique des années 2000-2012, lié à la montée des cours du pétrole et autres produits du sous-sol. Aujourd’hui, à travers l’amélioration du climat des affaires, il optimise ses atouts traditionnels : sa stabilité politique, son exceptionnel positionnement géostratégique et son riche potentiel. Il se positionne ainsi sur des bases plus pérennes pour tirer le meilleur de la montée en puissance de l’Afrique, qui affiche toujours une des plus fortes croissances du monde.

Après quelques années difficiles, tant pour des raisons géopolitiques avec la crise du Mali, que climatiques, le Sénégal a retrouvé une belle croissance, tirée par le BTP et les services. La mise en service du premier tronçon de l’autoroute de l’Avenir reliant Dakar à Diamnadio est venue à point nom-mé fluidifier la circulation entre la capitale et le reste du pays et ainsi doper sa croissance. Cette autoroute à péage, une première pour l’Afrique subsaharienne, est née d’un partenariat public-privé, tant pour son exploitation que pour sa gestion et son entretien. Le prolongement de cette autoroute vers l’aéroport international Blaise Diagne, puis jusqu’à la Somone, et la poursuite des travaux de construction de cet aéroport prêt à entrer en service dans quelques mois contribuent largement à la nouvelle dynamique du pays.

Valoriser un riche potentiel

Le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) assure 18 % du PIB ainsi que le revenu de la moitié de la population active. L’agriculture représente un vrai potentiel. Les terres exploitables sont vastes, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal et en Casamance, zones privilégiées de la culture du riz, mais aussi dans la région du Baol, bassin historique de l’arachide.

Le Sénégal dispose aussi des savoir-faire, tant pour la culture que pour la transformation où des industries sont déjà opérationnelles. Autant d’atouts qui devraient le faire rapidement passer du statut d’importateur net de produits alimentaires à celui d’exportateur. Pour toutes ces raisons, économiques et sociales, le développement de l’agriculture est au coeur de P.S.E. Le volet P.R.A.C.A.S. (Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture au Sénégal) du Plan vise :

  • L’autosuffisance en riz par la riziculture irriguée et pluviale,
  • Une restructuration de la chaîne des valeurs dans la production arachidière,
  • Et le développement du maraîchage et de l’horticulture, notamment pour l’exportation.

Pour couvrir ses besoins en riz, le Sénégal devra faire passer sa production actuelle, 300 000 tonnes par an, à 1,6 million de tonnes d’ici à 2018. Les investissements nécessaires, estimés à 800 milliards de francs CFA par le ministère de l’Agriculture, sont à mettre en face du montant des importations actuelles, qui mobilisent en moyenne 150 milliards de francs CFA en devises par an. Pour l’arachide, dont le pays fut un grand producteur, le P.S.E. mise sur une production d’un million de tonnes à l’horizon 2017. L’objectif est de remplacer par la production locale de 20 à 30 % des huiles importées. Un processus de mise à niveau et de renforcement de l’outil industriel et, lui aussi, prévu.

Aux côtés du riz, destiné à satisfaire les besoins nationaux, et de la filière arachidière, adossée aux industries locales, le P.S.E. veut développer des cultures dont le potentiel exportateur explose, tels les produits de maraîchage et l’horticulture. En treize ans, de 2000 à 2013, les exportations de ces produits sont effectivement passées de 9 300 tonnes à 67 000 tonnes, soit une augmentation de 700 %. L’origine « Sénégal » de plus en plus appréciée sur les marchés européens offre à l’ensemble du secteur une importante marge de développement.

Le secteur secondaire, fournit 24 % du PIB. Il repose à la fois sur l’or – devenu premier produit d’exportation en 2012 grâce aux cours mondiaux élevés –, les phosphates, le ciment, l’agroalimentaire et le BTP. La croissance actuelle a surtout été tirée par la construction, la transformation et la conservation de viande ainsi que la fabrication de cuir. Le secteur industriel sénégalais, un des plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest, touché par la baisse de la demande malienne a, de plus, souffert des problèmes d’énergies et des nombreux délestages qui y étaient liés.

La réhabilitation des centrales de la société nationale d’électricité (Senelec) en voie de redressement permettra de remédier à ce qui a jusque-là représenté handicap.

Ces travaux qui dopent l’activité

Les activités tertiaires, 58 % du PIB – dans lesquels le service public compte 20 % – sont actuellement les plus dynamiques. Les télécommunications y occupent une place prépondérante aux côtés du transport, mais le tourisme, en dépit des indéniables atouts du Sénégal, connaît un ralentissement lié à différents facteurs, tous réversibles (taxes élevées sur le transport aérien pour financer le nouvel aéroport international en construction, dégradation des infrastructures hôtelières, main-d’oeuvre insuffisamment formée…). Le P.S.E. compte bien y remédier et miser sur ce potentiel encore insuffisamment promu.

La dynamique dont bénéficie actuellement le Sénégal est aussi renforcée par la bonne marche des projets exécutés dans le cadre du Millenium Challenge Account (MCA). Ce partenariat initié par l’administration américaine et qui vise à réduire la pauvreté par le biais de la croissance économique, couronne la progression du pays en matière de bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques et pour la création d’un environnement favorable à l’initiative privée, tout en investissant de manière conséquente dans le secteur social.

Le Sénégal bénéficie de nombreux partenariats bilatéraux et de l’aide d’organismes internationaux : FMI, Union européenne, Banque africaine de Développement et, en particulier la Banque mondiale, qui a accordé un prêt de 3,6 milliards de dollars pour financer plus de 160 programmes en cours dans de nombreux secteurs.